3.
PÉguy
et Bergson :
Vers le
jaillissement de la vie
Wanda Sarna,
Université
d’Aix-en-Provence
Ce n’est pas parce que Bergson a dit : « l’intelligence est caractérisée par
une incompréhension naturelle de la vie[1] » que sa philosophie est une philosophie
anti-intellectuelle. Ce n’est pas parce que Péguy gardait toujours une défiance
particulière à l’égard des docteurs, que l’on peut le taxer
d’anti-intellectualisme. Ni l’un ni l’autre n’ont, d’ailleurs, besoin
d’« apologie » (cf. Notre Jeunesse). Rapportons, cependant,
les propres paroles de Péguy, paroles qui éclairent le mieux notre
propos :
« Tous
les débats qui se livr ent
pour et contre M. Bergson et la philosophie bergsonienne eussent été fort
éclairés, (mais voulait-on les éclairer), si on avait consenti à examiner ce que
nous entendons par l’intellectualisme. On a feint de croire que la querelle
faite à l’intellectualisme était une querelle faite à la raison, à la sagesse, à la logique. Et à l’intelligence[2]. »
Le bergsonisme n’anéantit point l’intelligence, mais
il fait craquer les cadres rigides de celle-ci. Cette philosophie montre ce que
« les données de l’intelligence ont
d’insuffisant » et, simultanément, elle laisse entrevoir « le moyen de les compléter »[3].
C’est de l’intelligence, en effet, que vient « la secousse » réclamant de dépasser
nos « cadres intellectuels » de pensée, afin d’entrer « dans le domaine propre de la vie »
et d’en découvrir les articulations nouvelles. Ainsi Bergson opère-t-il, de l’intérieur, une « rénovation » et un « rafraîchissement » dans « le royaume de la raison » et dans
celui de « l’intelligence ». Et puisque cette
philosophie est une philosophie du jaillissement, de la dilatation de la vie,
elle est, par conséquent, « une
organique. Et c’est une dynamique »[4].
En guise d’illustration de ce qui vient d’être dit,
nous nous proposons de regarder de plus près l’articulation entre la vie et une
donnée de notre esprit : la « mémoire-habitude ». Ensuite nous
parlerons de l’impact qu’a exercé la philosophie bergsonienne sur l’élaboration
poétique du thème de l’espérance chez Péguy.
1re partie : la dénonciation de
l’habitude
Un des plus grands mérites de Bergson a été de
dénoncer la « mémoire-habitude » en tant que réaction automatique de
notre nature à se servir du tout
fait, c’est-à-dire de laisser endormir le dynamisme propre à la vie par une
répétition mécanique des mêmes gestes, actes, idées, qui coupent l’élan vital.
Or, la vie n’a rien de commun avec l’inertie mécanique, elle est création
incessante, liberté, invention. Elle est à l’opposé du tout fait, elle est du se faisant.
L’habitude penche naturellement vers la matière qui
est nécessité même, par conséquent, elle risque de réduire la vie qui, elle,
dépasse la matière de toutes parts. L’élan vital tend à passer à travers le
déterminisme de la matière et à triompher de son mécanisme, à le dominer. Briser
l’automatisme de l’habitude, ne pas laisser celui-ci s’enrouler autour de la vie
et l’emprisonner, vaincre les résistances de la matière, tel est le rôle de la
vie. La vie doit renouveler constamment son effort pour remonter la pente que la
matière descend[5].
En elle réside la source qui ne s’épuise pas et d’où lui vient « la force qui ne s’use pas »[6].
Aussi peut elle accomplir sa tâche de recommencer, inlassablement, et de
refaire, sans cesse, ce que la matière défait. Chaque jour la vie recommence son
prodige de profusion et nous assure l’existence « dans cet océan de vie où nous sommes
immergés »[7]
Il avait fallu le génie de Bergson pour découvrir
cette vérité dans sa pleine réalité. C’est ce que Péguy va qualifier de
« révolution bergsonienne ». Comment Péguy l’a-t-il définie ? «
La révolution bergsonienne a consisté à
arrêter toute la descente, à remonter toute l’habitude organique et
mentale[8]. »
Elle a exalté la vie, en lui donnant la primauté. La vie et la réalité qui ne
font qu’un chez Bergson, apparaissent comme un jaillissement ininterrompu de
nouveautés, comme une dilatation, un dépassement continuels. « La réalité est une croissance
perpétuelle une création qui se
poursuit sans fin[9] »,
insiste Bergson. Et continuant sa réflexion, il affirme avec force :
« l’univers n’est pas fait, mais se
fait sans cesse[10]. ».
En quoi consiste le grand renouvellement apporté par
Bergson ? Sa philosophie est une proposition, faite à l’homme, de
l’empêcher d’entrer dans le piège du tout
fait, c’est « déshabituer,
désentraver l’homme de descendre certaines pentes mentales, certaines pentes de
pensée[11]
». Le bergsonisme est une ouverture à la créativité, à l’imprévisibilité, à la
liberté qui nous sont offertes par la vie. Or, la vie est dans le mouvement[12],
dans le changement, dans la souplesse. Sa fécondité vient de son exigence de
création, d’invention. Elle s’endort là où il n’y a plus de mouvement spontané,
et s’exalte quand elle peut se répandre en activité libre. Mais la vie rencontre
les obstacles de la matière. Elle cherche à les contourner « à force d’humililité, en se faisant très
petite et très insinuante[13]
», en biaisant avec ce qui s’oppose à son passage. Dans notre vie concrète, les
obstacles deviennent, néanmoins, des instruments qui nous obligent à nous
dépasser nous-mêmes, à tirer de nous-mêmes plus que nous ne supposions être
capables de donner :
« L’effort est pénible, mais il est aussi
précieux, plus précieux encore que l’œuvre où il aboutit, parce que, grâce à
lui, on a tiré de soi plus qu’il n’y avait, on s’est haussé au-dessus de
soi-même. Or, cet effort n’eût pas été possible sans la matière : par la
résistance qu’elle oppose et par la docilité où nous pouvons l’amener, elle est
à la fois l’obstacle, l’instrument et le stimulant ; elle éprouve notre
force, en garde l’empreinte et en appelle l’intensification[14]… »
Une philosophie de l’acharnement, de l’effort humain,
de la lutte pour faire triompher la vie — c’est ainsi que nous pourrions définir
le bergsonisme.
Tournons-nous à présent vers Péguy afin de le suivre
sur le chemin de l’approfondissement de la philosophie
bergsonienne.
La résistance de la matière, avons-nous dit, risque
d’entraîner des conséquences graves. Inerte par son essence, la matière
« se contente » naturellement du tout fait, au lieu de se laisser
pénétrer par le courant transformant de l’élan vital. Succombant à sa propre
« paresse », elle se condanme à une décroissance progressive que la
mort achève. Si la mort a triomphé d’un être, c’est que la matière a réussi à
l’emporter sur la vie. Cet être n’a pas permis aux nouveautés dynamiques
proposées par la vie de se réaliser. Il s’est soumis à l’automatisme de son
existence, et à son habitude :
« Dans un système bergsonien, […] la mort d’un
être est son emplissement d’habitude, son emplissement de mémoire, c’est-à-dire
son emplissement de vieillissement. Et
ainsi son emplissement de sclérose et de tout durcissement. […] cette
mort matérielle, temporelle, normale et non irrégulière, essentielle pour ainsi
dire et non accidentelle, […] est atteinte quand l’être matériel est plein de
son habitude, quand toute la matière de l’être est occupée à l’habitude, à la mémoire, au durcissement,
quand il ne reste plus un atome de matière pour le nouveau qui est la vie[15]. »
Ce que Péguy désigne comme « emplissement de
mémoire », « emplissement d’habitude »,
« durcissement » et « sclérose » est la traduction de la
matière au sens bergsonien. C’est précisément cette matière qui freine l’élan
spontané et créatif de la vie[16].
Le jaillissement incessant d’une vie nouvelle ne pouvant pas se réaliser, il
laisse place à la dégradation, au vieillissement. Cette loi s’applique à
l’univers, mais elle se rapporte en particulier à l’homme, l’unique être capable
de briser la chaîne de l’automatisme :
« Notre liberté, dans les mouvements mêmes par
où elle s’affirme, crée les habitudes naissantes qui l’étoufferont si elle ne se
renouvelle par un effort constant : l’automatisme la guette[17].
Ainsi l’homme acquiert-il un esprit de
« vieillissement » qui manque d’enthousiasme, de souplesse et
d’ouverture ; en un mot, qui manque de réceptivité. Le
« vieillissement » signifie dans le langage de Péguy ce sentiment de
plénitude qui paralyse devant le risque du nouveau, du « se faisant ». C’est une
attitude qui est totalement étrangère à la germination et à la créativité — donc
à la fécondité. Qu’est-ce à dire ? « [L’homme] perd la fraîcheur, il
perd l’innocence première, ce bien unique, non renouvelable[18]. »
Perdre la frâicheur et l’innocence première c’est se retrouver aux antipodes de
l’enfance. Or, l’esprit d’enfance est principalement celui de nouveauté.
L’enfant est un être inachevé et en voie d’accomplissement. Par conséquent, il
n’a rien du tout fait, il n’est que
du se faisant. Il est ouvert au
présent, à l’avenir, il est pure réceptivité. Sans rien prévoir, il est prêt à
tout recevoir. L’enfance se caractérise nécessairement par l’insouciance. Ne pas
penser au lendemain est comme une règle dans l’état
d’enfance.
Et ici nous nous apercevons que tous les caractères
que Péguy attribue à l’enfant, s’appliquent exactement à la description qu’il
fait de la « petite fille espérance ». Effectivement, dans le Porche du mystère de la deuxième vertu,
Péguy identifiera l’enfant à l’espérance[19].
Il développera cette description dans la Note conjointe sur M. Descartes… Mais ce
sera le thème de notre deuxième partie.
IIe partie : l’invincible
espérance
Avant d’aborder le thème de l’espérance il nous
semble utile de rappeler l’ordre de notre démarche. Nous avons commencé notre
réflexion par la dénonciation de l’habitude. Ainsi avons-nous essayé d’indiquer
les dangers qui peuvent guetter la vie et arrêter son libre épanouissement. La
philosophie bergsonienne nous a servi de base. Les données bergsoniennes sur la
mémoire et sur l’habitude ont puissamment marqué Péguy, au point de le maintenir
« sous l’éclairage de [leurs]
clartés pour toujours[20] ».
L’impact du maître sur son disciple est indubitable. Le génie de Péguy, chantre
incomparable de l’espérance, a su traduire les charmes conquérantes de la
« petite fille espérance » en images poétiques originales, vivantes et
surtout vécues.
« Ici apparaît sous un jour nouveau, ici
éclate, ici à ce recroisement jaillit dans son plein le sens et la force et la
destination centrale de cette vertu que nous avons nommée la jeune et l’enfant
espérance. Elle est la source et le germe. Elle est le jaillissement et la
grâce. Elle est le cœur de la liberté. Elle est le nouveau et la vertu du
jeune[21].»
L’espérance est essentiellement pour Péguy une vertu
du renouvellement car elle empêche l’homme de « glisser » dans
l’habitude. Elle renouvelle aussi le monde en animant la création toute entière.
L’espérance reconstruit ce que l’habitude avait détruit. Elle est la vie, par
opposition à la mort qu’est l’habitude. Elle est la nouveauté, contrairement au
vieillissement de la seconde. Sans elle le monde sombrerait sous son
amortissement et l’homme accepterait des automatismes figés. Or l’espérance crée
de l’organique là où l’habitude introduit du mécanique. Elle refait la liberté
de l’homme en le retirant de ses automatismes. Constamment en mouvement, elle ne
se repose jamais de peur que la raideur de l’habitude fasse tomber l’homme dans
son piège.
L’espérance s’était donné pour tâche un travail de
géant, celui d’empêcher l’homme de descendre certaines pentes de sa nature, en
particulier sa tendance au découragement. Elle l’empêche de rester tombé dans l’esclavage de cette
habitude. Son rôle fondamental consiste à braver, inlassablement, l’immobilisme
et la stérilité de l’habitude. Dans ce sens « elle est essentiellement et
diamétralement la contre-habitude, et ainsi le contre-amortissement et la
contre-mort ». Elle est une vertu de marche. Le dynamisme est
intrinsèquement inscrit dans sa nature. L’énergie qui émane d’elle est le moteur
qui stimule toute marche, des ailes qui enlèvent tout
découragement.
C’est elle qui fait jaillir la confiance dans le cœur
de l’homme. Elle l’anime de sa flamme douce et subtile. Seule, elle connaît le
secret pour tirer l’homme de la plus grande épaisseur de sa nuit. Seule, elle
est capable de murmurer au cœur de l’homme des paroles qui le relèvent et lui
redonnent la force. « Impossible à
éteindre[22] »,
elle n’a pas peur d’accompagner l’homme dans ses ténèbres. L’homme peut
l’oublier, mais elle, elle veille sur lui fidèlement. « Aussi invariable, aussi droite, aussi pure ;
invincible et immortelle », elle se tient auprès de lui inlassablement.
La petite espérance réussit à percer la dure écorce de l’angoisse humaine, à
briser ses résistances, à arrêter le flot des pensées qui empêchent l’homme de
s’abandonner entre ses bras. Convaincre l’homme, « ce monstre d’inquiétude[23] »
de ne pas penser au lendemain, quel exploit !
« L’esprit de capitalisation » est
étranger à l’espérance. Elle n’accumule pas, « n’organise pas le don de
soi[24] ».
Elle donne sans compter, elle s’use et se refait simultanément. Son secret est
d’avoir la source en elle-même, une source qui se donne, mais ne s’épuise pas.
De là lui viennent la force et le courage extraordinaires de recommencer ses
conquêtes, après que l’habitude a passé. Elle peut tomber, aussitôt elle se
relève. Elle peut perdre, aussitôt elle l’oublie. Et elle recommence.
Insouciante comme un enfant, sans mémoire comme lui, jouissant de la « bienheureuse anmésie[25]
», elle est une force invincible. Le vieillissement ne peut rien contre
elle.
L’espérance ne s’attache pas à la journée d’hier. Et
si elle jette un regard sur le passé c’est pour stimuler le présent et l’avenir.
Retourner au passé, le traîner derrière elle, risquerait de retarder sa marche.
Or, le passé ne nous appartient plus, nous sommes incapables d’y ajouter ou d’en
retirer quoi que ce soit. L’avenir, quant à lui, appartient au futur. Tout est,
par contre, dans le présent. Péguy insiste particulièrement sur la valeur du
présent, ce présent qui a recouvré sa fécondité grâce à la « révolution
bergsonienne ». En effet, les mécanistes avaient emprisonné le présent dans
des théories fixistes et l’avaient rendu inerte. La philosophie de Bergson a
libéré le présent des cadres scientistes et l’a replacé dans le mouvement, dans
la liberté et la souplesse. De chaque instant elle a assuré la
nouveauté.
L’espérance travaille en union étroite avec le
présent : « tous les matins
[elle] se réveille et se lève avec un regard nouveau[26] »,
infatigable, jeune et frais. Et elle recommence son exercice de renouvellement
perpétuel de l’homme et du monde, l’exercice de la réintroduction constante
« de la vertu de
création ». Grâce à elle, le monde, l’homme, ne sont point de l’ordre
du tout fait, du figé, mais ils sont
de l’ordre du se faisant. Ils
relèvent de la durée qui est un « continuel devenir », un incessant
progrès dynamique propre aux « véritables êtres vivants[27] ».
L’espérance « est le principe de la
recréation comme l’habitude est le principe de la
décréation ».
Inépuisable enfant, elle « qui n’a l’air de rien », la seule
qui n’a rien reçu[28],
sauf la tâche de remonter la pente que la matière descend, elle a un pouvoir
inouï sur la création. Elle est une promesse d’innocence et une promesse
d’enfance. Elle est le germe, l’aube, et le bourgeonnement d’une vie nouvelle.
Elle court à travers toute la création et l’anime. Faible et tendre comme un
bourgeon, elle est le germe et le commencement du printemps. Elle assure la vie
à l’arbre, le feuillage à la dure écorce. Elle enfle les bourgeons, incite la
sève à raviver le bois qui semblait mort.
« Or je vous le dis, dit Dieu, sans ce
bourgeonnement de fin avril, sans cet unique bourgeonnement de l’espérance,
qu’évidemment tout le monde peut casser, sans ce tendre bourgeon cotonneux, que
le premier venu peut faire sauter de l’ongle, toute ma création ne serait que du
bois mort.
Et le bois mort sera jeté au
feu.
Et toute ma création ne serait qu’un immense
cimetière[29].. »
Ainsi donc, grâce à l’espérance, la création
éclate-t-elle continuellement de vie. La terre ne cesse d’offrir, à chaque
printemps, le spectacle enchanteur des « fleurs nouvelles-nées / Jaillissant des
sommets en énormes cascades[30]. »
C’est avec cette magnifique image de la vie en son
plein épanouissement que nous terminons notre bref parcours placé sous le signe
de la vie. En écho à notre introduction nous tenons simplement à ajouter cette
seule constatation : à la suite de son maître Henri Bergson, Péguy, qui a
toujours combattu l’intellectualisme, mais non point l’intelligence, a
merveilleusement réussi à dépasser les cadres limités de l’intelligence, et à
les compléter. Ainsi, en « creusant » les données de l’intelligence
(nous avons choisi comme exemple la « mémoire-habitude »), notre poète
a-t-il découvert la vie de
l’intérieur. Il l’a découverte dans le mystère de ses origines. Ce mystère
s’est présenté à lui sous les traits gracieux de « la jeune et l’enfant espérance ».
Car c’est elle qui « est la source
et le gemme », et Le
Jaillissement de la vie…
[1] H. Bergson,
L’Évolution créatrice, p. 635. Jean Brun parlera à ce propos de la
« formule choc de Bergson, écrite à une époque où les rationalistes
accordaient toute leur confiance à l’intelligence. », in : L’Europe philosophe, 25 siècles de pensée
occidentale, 1991. Éd Stock p.
315.
[2] Charles Péguy, Note sur M. Bergson, in Œuvres complètes en prose, Bibl. de
la Pléiade, Paris, 1992, t. III, p. 1246.
[3] C’est le rôle de l’institution, cf. L’Évolution créatrice, p.
645.
[4] Note sur M.
Bergson, p. 1246.
[5] « Toutes
nos analyses nous montrent en effet dans la vie un effort pour remonter la pente
qui descend […] Certes, la vie qui évolue à la surface de notre planète est
attachée à de la matière. Si elle était pure conscience. […] elle serait pure
activité créatrice. De fait, elle est rivée à un organisme qui la soumet aux
lois générales de la matière inerte. […] Incapable d’arrêter la marche des
changements matériels, elle arrive cependant à la retarder. », H.
Bergson, L’Évolution créatrice, p.
703.
[6] H. Bergson, Mélanges, « La force qui s’use et celle qui ne s’use pas », article du 4 novembre 1914, pp. l105-1106.
[7] H. Bergson, L’Évolution créatrice, pp. 657-658.
[8] Note sur M. Bergson, p. 1273.
[9] H. Bergson, L’Évolution créatrice, p. 698.
[10] Ibid, p.
700.
[11] Ibid.,
1253.
[12] « En réalité la vie est un mouvement, la matérialité est le mouvement inverse […]. De ces deux courants, le second contrarie le premier, mais le premier obtient tout de même quelque chose du second : il en résulte un modus vivendi, qui est précisément l’organisation. », H. Bergson, L’Évolution créatrice, PUF, p. 707.
[13] H. Bergson, L’Évolution créatrice, p. 579.
[14] H. Bergson, L’énergie spirituelle, Essais et conférences, Presses Universitaires de France (PUF), 1966, pp. 22-23.
Dans L’Évolution créatrice le philosophe exprime la même pensée ainsi : « Il s’agissait de créer avec la matière qui est nécessité même, un instrument de liberté, de fabriquer une mécanique qui triomphât du mécanisme, et d’employer le déterminisme de la matière à passer à travers les mailles du filet qu’il avait tendu. Mais, partout ailleurs que chez l’homme, la conscience s’est laissé prendre au filet dont elle voulait traverser les mailles. Elle est restée captive des mécanismes qu’elle avait montés. L’automatisme, qu’elle prétendait tirer dans le sens de la liberté, s’enroule autour d’elle et l’entraîne. […] Mais l’homme [seul réussit à] opposer l’automatisme contre lui-même, à le dominer. » Il le doit à son langage. à son cerveau, à la vie sociale qui « empêche les médiocres de s’endormir, pousse les meilleurs à monter plus haut », p. 719.
[15] Charles Péguy, Note conjointe sur M. Descartes…, pp. 1319-1320.
[16] « L’élan de vie […] consiste […] dans une exigence de création. Il ne peut crér absolument, parce qu’il rencontre devant lui la matière, c’est-à-dire le mouvement inverse du sien, qui est nécessité même, et qui tend à y introduire la plus grande somme possible d’indétermination et de liberté. », L’Évolution créatrice, p. 708.
[17] Ibid., p. 603.
[18] Charles Péguy, Dialogue de l’histoire et de l’âme charnelle, p. 596.
[19] Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, in Œuvres poétiques complètes, Bibl. de la Pléiade, Paris, 1957, p. 550.
[20] Charles Péguy, Dialogue de l’histoire et de l’âme charnelle, p. 1032.
[21] Note conjointe sur M. Descartes, p. 1327.
[22] Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, p. 535.
[23] Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, p. 666.
[24] Emmanuel Mounier, La pensée de Charles Péguy, p. 193.
[25] Dialogue de l’histoire et de l’âme charnelle, p. 606.
[26] Charles Péguy, Le Mystère des Saints-Innocents, p. 679.
[27] « [Il] est de l’essence même de la durée et du mouvement d’être sans cesse en voie de formation. » Henri Bergson, in Essai sur les données immédiates de la conscience, p, 56 ; « La vérité est qu’on change sans cesse. », in L’Évolution créatrice, p, 496.
[28] Note conjointe sur M. Descartes…, 1329.
[29] Le Mystère des Saints Innocents, p. 681.
[30] Charles Péguy, Ève, p. 937.