S O M M A I R E

 

 

 

- Le colloque de juin 1999 à Saint-Pétersbourg  p. 3

                   Romain Vaissermann

 

- Bref compte-rendu de la première session-retraite du Centre polonais     p. 4

  Jeanne d’Arc-Charles Péguy, « L’Europe de l’espérance »

  (« Europa Nadziei ») de Varsovie

 

 

I.     Moyen Âge

 

         1.         Les raisons de la catastrophe de Nicopolis   p. 9

                            par Mikhaïl Anikiev

 

         2.       Le « Pas de Saumur » et l’auteur de sa relation poétique     p. 29

                            par Iouri Malinine

 

 

II.    Péguy et autour de Péguy

 

         3.         Péguy et Bergson : vers le jaillissement de la vie     p. 49

                            par Wanda Sarna

 

         4.         Péguy, un intellectuel  anti- « intellectuel »         p. 57

                            par Elisaveta Leguenkova et Tatiana Taïmanova

 

         5.         Présentation de la Saint-Do à Notre-Dame de Lourdes p. 65

                            par  xxxx

 

         6.         Barrès contre la Sorbonne    p. 69

                            par Natalia Stepanova

 

         7.         Impasses et vocation de l’intellectuel :         p. 75

                   de Lorenzaccio  à Vladimir Korolenko

                            par Yves Avril

 

 

III.        France-Russie

 

         8         Baudelaire dans la littérature russe (fin XIXe-début XXe siècles)         p. 81

                            par T. Vdovenko, N. Bodroukino

 

         9.       La correspondance de Vladimir Pozner et Konstantin Fédine        p. 95

                            par Elena Bachkirova

 

         10.     La présence des intellectuels russes dans l’œuvre      p. 105

                   et la pensée de Georges Bataille

                            par Camille Morando

 

 


 

 

 

Dans le numéro 7 du Porche, vous pourrez lire

 

-        Un article de G. Seliber sur Péguy dans la Pensée russe (Moscou, 1915).

 

-          Marianna Chakhnovitch : L’Épicurisme dans la vie intellectuelle

         du XVIIIe siècle français et russe.

 

-        Olga Stroganova : Le Libertinage  des Liaisons dangereuses

         et la méthode cartésienne

 

-        Svetlana Slivinskaia : André Malraux

 

 


 

Colloque À Saint-PÉtersbourg

 

 

Le quatrième colloque franco-russe de littérature et d’histoire organisé par le centre Jeanne d’Arc-Charles Péguy de Saint-Pétersbourg s’est déroulé du 15 au 17 juin 1999. Des invités français avaient fait le déplacement pour l’occasion ; Yves Avril a hélas dû annuler son voyage, n’ayant pas obtenu à temps son visa de l’ambassade russe à Paris, à cause de récentes exigences dont la Russie sait assortir l’octroi des visas sans trop en informer les premiers intéressés[1]. Les personnalités de Jeanne d’Arc et de Charles Péguy patronnaient les communications, qui portèrent parfois sur des sujets qui pouvaient paraître étrangers à l’une et l’autre mais que fédérait le thème choisi pour cette année : « les intellectuels en France et Russie » - thème d’inspiration péguyenne dans son vocabulaire même (puisque le mot est né à l’époque de Péguy pour désigner ce type de lettrés engagés dans le défense de Dreyfus) mais aussi lié à Jeanne d’Arc, spécialement via l’interprétation que donne Péguy du procès de Jeanne (procès universitaire menée par la Sorbonne contre les convictions individuelles et la simplicité populaire). Souhaitons cependant qu’à l’avenir, non seulement le thème fédérant tous les exposés mais aussi chaque exposé en particulier se (re)concentrent autour des deux patrons du Centre, non par exclusive mais afin que les colloques gagnent en cohérence et que le Centre rayonne mieux.

Le Centre bénéficie toujours de l’appui de l’Université des sciences humaines de Saint-Pétersbourg, et la présence de l’attaché culturel français, M. Christian Faure, témoigne du sérieux de l’attention accordée à ces colloques, dont nous devons la répétition aux soins incessants de Tatiana Taïmanova et de ses collaboratrices. Malgré des conditions économiques toujours aussi ingrates, ces colloques tiennent la route et intéressent davantage d’étudiants, ce qui nous réjouit. Nous Français ne devons pas abandonner nos amis russes en si bon chemin. Nous sommes vraiment espérés et cordialement accueillis à chacun de ces colloques. La parution des Actes du colloque par les soins du Centre ne saurait tarder : elle permettra de garder traces de ces exposés si variés.

Saluons en particulier les exposés consacrés aux tournois médiévaux (Iouri Malinine), aux « clercs dans la Jeanne d’Arc de Péguy » (Pavel Krylov, prouvant qu’un exposé centré sur Péguy peut s’ouvrir à des époques et à des sujets fort vastes), aux échecs et à la musique (M. M. E. Taïmanov), aux séjours de Balzac à Saint-Pétersbourg (M. Christian Faure) et aux Russes qui ont influencé Bataille (Camille Morando) - tous exposés qui passionnèrent le public. Les participants nouèrent assez de liens d’amitié pour qu’il ne soit pas nécessaire de préciser que cette sélection faite par un participant au colloque n’entend déprécier aucun orateur !

Romain Vaissermann

 

Session-retraite du Centre polonais

Jeanne d’Arc-Charles PÉguy

« L’Europe de l’EspÉrance »

Magdalenka, 35-31 août 1999

 

 

 

Katarzyna Kern Pereira, ul. Gabinska,18 m.68, 01723, Warszawa, Pologne. Tel : 0048 228347881.

Yves Avril, 17 bis, rue des Grands-Champs, 45000-Orléans, Tel : 02  38 53 24 98.

 

Mercredi 25 août : arrivée à l’aéroport de Varsovie, accueillis par nos amis Krawczyk, chez qui nous déjeunons.

     Katarzyna souhaitait que cette première session-retraite commençât par un pèlerinage sur les hauts-lieux de la mémoire polonaise et juive.

     Courte station à l’église qui fut celle du Père Popieluszko, à Varsovie. Eucharistie.

     Danuta, responsable du Centre de Magadalenka, à une vingtaine de kms de Varsovie, lieu de notre session-retraite, nous y conduit en voiture.

     Arrivée à Magdalenka, puis départ pour le Carmel de Czerna, à 300 kms au sud de Varsovie, où nous devons passer la nuit. C’est Tadeusz, mari de Danuta, qui nous conduit.

     Arrivée au Carmel à minuit. On nous y attend… depuis un certain temps. Dîner.

 

Jeudi 26 août : messe à 7 h. Visite, sous la conduite du Père Wach, du Carmel et du sanctuaire de Saint Elie-le-prophète et du Bx Rafaël Kalinowski (1835-1907), qui participa à l’insurrection de 1863, fut déporté en Sibérie et y découvrit sa vocation.

     Départ pour Cracovie. Courte visite du centre de la ville, de la cathédrale. Promenade autour du château, au-dessus de la Vistule.

     Sanctuaire de la Bienheureuse Sœur Faustyna Kowalska à Lagiewnicki, près de Cracovie.

Arrivée à Oswiecim (Auschwitz). Nous logeons au Centre du dialogue, installé près du camp. Auschwitz et Birkenau : visite dans la nuit, en silence.

 

Vendredi 27 août : messe à 6h 30 au Carmel d’Oswiecim, près du Centre du dialogue.

     Retour à Auschwitz. Consultation des archives du camp. Katarzyna obtient la photocopie de l’acte de décès de son grand-père, signé du médecin allemand. Romain cherche la trace de son arrière-grand-mère.

     Centre saint Maximilien d’Oswiecim-Harmeze : visite sous la conduite de Paul, un jeune Franciscain, de l’exposition Marian Kolodziej, où l’artiste, matricule 432 à Auschwitz, a peint dans une série de fresques l’enfer de notre temps.

     Derrière le monastère franciscain, au fond d’un champ, une forêt de croix élevées par les familles des Polonais assassinés à Auschwitz-Birkenau. Ces croix étaient auparavant devant le camp, et ont été déplacées.

     Nous quittons Oswiecim pour Czestochowa : instants de prière en compagnie d’un groupe de Hollandais. Des foules de pèlerins font le tour du sanctuaire à genoux.

     Retour à Magdalenka vers 18 h.

     Après le dîner, la retraite commence. Katarzyna présente la session, ses buts et ses espérances, chacun expose les raisons de sa présence ici, sa découverte de Péguy, le rôle de Jeanne d’Arc dans sa vie (Sophie). Yves résume la biographie de Péguy.

     À 23 h, arrivée d’un groupe de 40 Russes, de 15 à 75 ans, venus de Taizé, à qui il faut expliquer, en russe, qui est Péguy et ce que nous savons de Jeanne d’Arc. Sophie et Romain se distinguent. Yves se tait, puis chante, en solo, le Salve Regina et, avec un chœur, les « Soirs près de Moscou ». Le groupe repart, laissant abondance d’images et de revues.

 

Les exposés faits pendant  la session devant être publiés in extenso, nous nous contentons d’en donner le sujet et l’auteur. Tous ces exposés étaient précédés d’une présentation de Katarzyna et suivis d’échanges libres et confiants. La traduction simultanée, du polonais au français et réciproquement, était assurée avec autant de compétence que de chaleur par Katarzyna, Teresa Kapela, Agnieszka Kulczynska et Maria Zurowska, que nous remercions bien vivement.

 

Samedi 28 août :

matin : Krysztof : Juifs et Polonais, quel dialogue ?

Adam : la vertu d’humilité, condition sine qua non de la vie chrétienne. Cet exposé a tellement marqué les participants que pendant toute la session chacun y faisait constamment référence.

Wanda : « Un père avait deux fils » « Toute vie vient de tendresse » (Le père « prodigue » du Porche du Mystère de la deuxième vertu.)

     Départ de Krzysztof.

après-midi : Tomasz : Chestov, l’expérience des ténèbres. Messe à la paroisse à 18 h.

 

Dimanche 29 août : messe à la paroisse à 8 h.

matin : Romain : les maîtres et les « pères » de Péguy ; Yves : la paternité et la vertu de confiance.

après-midi  : Yves : Péguy et la guerre ; Sophie : la guerre de Jeanne d’Arc ; Romain : Péguy et la paix.

soir : Père Lukasz Kamykowski : le nouvel œcuménisme dans les rapports judéo-chrétiens.

 

Lundi 30 août :

matin  : la Vierge Marie et sa présence dans l’œuvre et la vie de Péguy.

après-midi : Père Zawada : la nuit de saint Jean de la Croix et la nuit de Péguy ; Père Wach : l’espérance du salut universel chez sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et chez Charles Péguy ; Sœur Maria-Krystyna : le Centre de Laski, la sœur Elzbieta Czacka et le Père Kornilowicz, Jacques Maritain et Jacques Loew.

Messe dans le lieu de retraite avec les Pères Carmes.

soir : Père Michal Janocha : la peinture d’icônes, révélatrice des spiritualités différentes de l’Orient et de l’Occident.

 

Mardi 31 août : messe à 7 h. à la paroisse, dite par le vicaire de Magdalenka à notre intention et à l’intention du centre « l’Europe de l’Espérance ».

     9 h 30 : départ pour Varsovie dans deux voitures (Tadeusz et Andrzej)

     10 h 30 : emplacement du ghetto de Varsovie ; passage à l’église Saint-Martin (Sœurs franciscaines servantes de la Croix.) ; Musée historique de la ville de Varsovie : film sur les deux soulèvements, celui du ghetto (1943) et celui de Varsovie (1944).

     11 h 30 : départ pour l’aéroport.

 

 

Prochaine session : 14-20 février 2000 au Carmel de Czerna.

 

Thème retenu : le prophétisme (Ancien et Nouveau Testament : les prophètes de notre temps, Péguy, Simone Weil, Norwid, Mère Marie Skobtsova…)


 

 

 



[1] Précision nécessaire : l’intéressé, dans sa juste colère, ayant écrit directement et par lettre recommandée à Monsieur Ivanov, Ministre des Affaires étrangères de la CEI, cela sans espoir de réponse, a eu la surprise de recevoir le 14 juillet, un coup de téléphone de l’Ambassade de Russie lui souhaitant d’abord « bonne fête nationale », et l’assurant qu’il pouvait venir chercher son visa quand il le souhaitait. Un peu tard, mais cela valait la peine d’être noté. (Note de l’intéressé - Y. A.)